DICHOTOMIE JUBILATOIRE

La peinture de Daniel Airam est doublement fascinante. D’une part parce qu’elle propose une figuration teintée des quintessences de l’art ancien. L’art flamand en premier lieu (époque XVe – XVIIe).

L’hommage est appuyé et la beauté des portraits d’une incroyable modernité. D’autre part, parce qu’elle s’inscrit dans une démarche vertigineusement contemporaine, par l’entremise de scarifications, de graffitis, de mots gravés qui jouent à nous troubler, à nous interroger tant sur le temps qui passe (l’œuvre d’art semble avoir vécu) que sur la délirante propension de l’humain à laisser sa trace sur tout ce qui tombe sous la main, depuis un simple tronc d’arbre jusqu’aux monuments les plus réputés. Si la persistance de la pratique du graffiti incisé le plus souvent sur l’enduit d’un mur ou l’écorce d’un arbre ne cesse de m’étonner, l’immuable beauté du portrait flamand et de son océan de visages m’enchante tout autant, précise l’artiste, qui ajoute : L’ironie suggérée, il sera temps de remarquer que ce qui les unit relève bien d’un même registre, celui d’un ensemble de milliers d’existences anonymes secrétant une égale délectation pour leur propre singularité.

Galerie des œuvres