Daniel Airam

Né en 1958 à Lyon

Vit et travaille dans les Alpes Maritimes

« Si la persistance de la pratique du graffiti incisé le plus souvent sur l’enduit d’un mur ou l’écorce d’un arbre ne cesse de m’étonner, l’immuable beauté du portrait flamand et de son océan de visages m’enchante tout autant. L’ironie suggérée, il sera temps de remarquer que ce qui les unit relève bien d’un même registre, celui d’un ensemble de milliers d’existences anonymes secrétant une égale délectation pour leur propre singularité. Nés tous deux d’un système quasi mécanique, codifié, inlassablement recommencé, leur incroyable présence traverse pourtant le temps ; néanmoins, revendiquant pour l’un son aspect populaire et pour l’autre son appartenance à une aristocratie assumée, force est de constater qu’une fonction mémorielle commune les rassemble telle une identique référence.

Pratiquant ouvertement l’idée d’une histoire de l’art au cœur de ma production artistique, l’usage du vernis s’est imposé, celui-ci apportant brillance et dureté à la peinture. En fait, le fameux « éclat » dont parlait Van Eyck, cet éclat proche du verre, du vitrail, proche aussi d’un épiderme censé protéger un monde organique et fragile.

La peinture est une chambre hermétique dans laquelle se débat une suite d’interventions singulières, de choix contradictoires et d’hésitations heureuses.

Dans le vertige du monde où tout vacille, où il n’est plus de modèle fiable, l’image opposera t-elle encore sa capacité d’éblouir, son pouvoir d’être, pour enfin exister telle qu’elle se conçoit ?

Tel est le fond de mon travail. L’art pariétal, cet art dit des cavernes, reste à mes yeux la rencontre la plus forte. Peut-être par le silence qui l’enveloppe, celui qui rend impossible toute explication.

Voir, regarder, observer, admirer ».

DICHOTOMIE JUBILATOIRE

La peinture de Daniel Airam est doublement fascinante. D’une part parce qu’elle propose une figuration teintée des quintessences de l’art ancien. L’art flamand en premier lieu (époque XVe – XVIIe). L’hommage est appuyé et la beauté des portraits d’une incroyable modernité. D’autre part, parce qu’elle s’inscrit dans une démarche vertigineusement contemporaine, par l’entremise de scarifications, de graffitis, de mots gravés qui jouent à nous troubler, à nous interroger tant sur le temps qui passe (l’œuvre d’art semble avoir vécu) que sur la délirante propension de l’humain à laisser sa trace sur tout ce qui tombe sous la main, depuis un simple tronc d’arbre jusqu’aux monuments les plus réputés. Si la persistance de la pratique du graffiti incisé le plus souvent sur l’enduit d’un mur ou l’écorce d’un arbre ne cesse de m’étonner, l’immuable beauté du portrait flamand et de son océan de visages m’enchante tout autant, précise l’artiste, qui ajoute : L’ironie suggérée, il sera temps de remarquer que ce qui les unit relève bien d’un même registre, celui d’un ensemble de milliers d’existences anonymes secrétant une égale délectation pour leur propre singularité.

Cocasserie de l’époque, au moment où j’écris ces lignes, un gardien du centre d’art Boris Eltsine, situé dans la ville d’Ekaterinbourg en Russie, a eu le droit à son quart d’heure d’immortalité, après qu’il ait été accusé d’avoir gribouillé des « yeux » sur une peinture d’Anna Leporskaya (1900-1982), intitulée Les Trois Figures, achevée en 1934 et dont la valeur est estimée à 880 000 €. La réalité rejoint ici la fiction, en quelque sorte.

À travers cette dichotomie savoureuse (le portrait et le graffiti) qui prend sa source au cœur même de la représentation, Daniel Airam ravive la peinture dite classique tout en l’incluant dans une perspective résolument temporelle, y adjoignant une sorte de « lie » qui se pourrait concevoir d’une certaine façon comme « la part des anges » du temps, une espèce de résidu « baroque » fait de signes et de mots. La peinture de Daniel Airam est héritage en même temps que création pure.

À y regarder de plus près, les mots qu’il inscrit au cœur de ses tableaux, en des sortes de frontispices, sont des mots latins : pactum, solarius, operte, consonus, etc. Ils résonnent à la façon de messages subliminaux destinés à ajouter un surplus de mystère, ou de légèreté, comme on voudra. La peinture possède ici quoi qu’il en soit le pouvoir d’intriguer comme celui d’éblouir.

Le credo de l’artiste Voir, regarder, observer, admirer se superpose parfaitement à cette figuration atypique, à laquelle le vernis vient ajouter brillance et dureté, lui conférant, dixit Daniel Airam, ce fameux « éclat » dont parlait Van Eyck, cet éclat proche du verre, du vitrail, proche aussi d’un épiderme censé protéger un monde organique et fragile.

Miroir de l’Art #115

Daniel Airam

Liste des Expositions

Expositions 2023 – 2018 Expositions 2017 – 1998
2023
Antica Namur Art Fair, solo show, galerie “Au-delà des apparences”
Lausanne Art Fair, Bel Air Fine Art Galerie
CONTEXT Art Miami, Bel Air Fine Art Galerie
Moderne Art Fair Paris, Bel Air Fine Art Galerie
Réalisation d’une collection textile par Artist Le Studio BF à partir du tableau « Didon et Enée »
Art’up Lille, solo show, galerie au-delà des apparences

2022
Art’up Lille, solo show, galerie au-delà des apparences
Art Montpellier, galerie au-delà des apparences (c)
Galerie au-delà des apparences (p)
Notre mer, Saint Laurent d’Agny (c)

2021
Art’up Lille, galerie au-delà des apparences (c)
Art Montpellier, galerie au-delà des apparences (c)

2020
Art Montpellier, galerie au-delà des apparences

2019
Art’up Lille, galerie Patrick Bartoli (c)
Voies/voix, SCOF Grigny (c)
Hommage à Auguste Renoir, Cagnes-sur-Mer (c)

2018
Art’up Lille, galerie Patrick Bartoli (c)
« Hors direction » librairie niçoise, Nice (c)
Galerie au-delà des apparences, Annecy (c)
Grève blanche, galerie Licence IV, Lyon (c)
Château de la Tour de l’Évêque, Pierrefeu (c)
« Voyage d’hiver », SCOF Grigny (c)

2017
Galerie Patrick Bartoli, Marseille (p)

2016
Galerie Arnaud Bard, Boulogne (p)

2012
Harper Dejong, Londres, UK

2011
Galerie art4art, Zurich, Suisse
Secret Art Gallery, Londres, UK

2010
Galerie Phillipe Paschos, Grimaud, France
Galerie de la ville de Beausoleil, France

2006
Galerie Phillipe Paschos, Grimaud, France
Galerie IEM, Antibes, France

2001
Galerie Breheret, Paris, France

2000
Galerie Marlies Hanstein, Saarbrucken, Allemagne

1999
st’art 99, Galerie Philippe Paschos, Strasbourg, France

1998
Galerie Michelle Broutta, Paris, France

Participe à de nombreuses expositions collectives en France, Europe, États-Unis, Japon.